OUAGADOUGOU, 25 mai (Xinhua) -- L'opération d'exhumation du corps du Père de la révolution burkinabé, Thomas Sankara et de ses 12 compagnons a débuté, lundi au cimetière de Dagnoën, à l'est de Ouagadougou, en présence des officiels.
Cette opération menée par deux experts burkinabé et d'un expert français, est placée sous l'égide du ministère en charge de l' Intérieur.
Les parents directs des victimes n'ont été autorisés à entrer au sein du cimetière, et ont été installés sous une bâche et les officiels sous une autre.
Le reste de la population constitué par des journalistes, des amis, des militants, des membres d'organisations de la société civile, a été mis à l'écart par les forces de l'ordre.
Emportée par cette mise à l'écart une grande partie de la population, la petite soeur d'une des victimes, Solange Bamouni se demande pourquoi les journalistes n'ont pas été autorisés à suivre l'opération à l'intérieur du cimetière. Mme Bamouni qui ne croit pas que l'exhumation aura effectivement lieu, se demande encore ce que l'on va présenter aux populations à la fin de l'opération.
Par contre, un enseignant Seydou Bologo dit comprendre la délicatesse de l'opération en cours. "Je comprends leur position, car c'est un dossier sensible", a-t-il laissé entendre, invitant la population à se calmer et suivre les directives des forces de l' ordre. Pour dissuader la population, un renfort de la gendarmerie est arrivé au cimetière de Dagnoën dans le but de faciliter le travail des experts.
Thomas Sankara a incarné et dirigé la révolution burkinabé du 4 août 1983 jusqu'à son assassinat lors du coup d'Etat qui a porté Blaise Compaoré au pouvoir le 15 octobre 1987.
Début mai, la justice militaire burkinabè a convoqué ses ayants- droit à prendre attache avec les autorités compétentes, deux semaines après la mise sous scellés de sa tombe.
