BUJUMBURA, 20 mai (Xinhua) -- Les élections législatives et communales burundaises, initialement prévues le 26 mai, ont été reportées au 5 juin, selon un décret signé mardi soir par le président Pierre Nkurunziza.
D'après le conseiller principal en communication du président, Willy Nyamitwe, cette décision est une réponse aux diverses doléances des partis politiques qui avaient plaidé pour le glissement du calendrier électoral.
La campagne électorale, qui avait commencé le 10 mai et qui devait terminer le 23 mai, est prolongée jusqu'au 2 juin prochain.
En réaction à cette décision, le député de l'opposition Bonaventure Gasutwa a déclaré rejeter "d'emblée" le décret présidentiel "dans la mesure où il n'est pas l'émanation d'une concertation".
"Nous refusons que le président s'enferme dans son cabinet et signe un texte de loi s'appliquant à tous les acteurs politiques sans qu'un quelconque débat ait été organisé", a déclaré M. Gasutwa, qui appartient à la coalition politique d'opposition des indépendants "Espoir des Burundais".
Il a souligné que pour l'opposition, il faut vider au préalable le contentieux sur la question du 3ème mandat du président Pierre Nkurunziza.
"Après avoir vidé la question du mandat, on pourra alors s'attaquer au chapitre de la révision du calendrier électoral", a- t-il insisté.
Le calendrier initial, annoncé le 18 juillet 2014 par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), prévoit l'organisation d'une série d'élections entre les mois de mai et août 2015, notamment le scrutin présidentiel prévu le 26 juin.
Par ailleurs, les manifestations contre la candidature de Pierre Nkurunziza à la prochaine élection présidentielle, déclenchées le 26 avril, se poursuivent dans différents quartiers de la capitale Bujumbura.
Immédiatement après le début du coup d'Etat mené par des militaires à Bujumbura le 13 mai, la Communauté est-africaine (EAC) , dont le Burundi est membre, a invité les autorités de celui-ci à reporter les élections "pour une période ne dépassant pas le mandat de l'actuel gouvernement".
Si la plupart des leaders du putsch ont été arrêtés, le général- major Godefroid Niyombare, chef des putschistes, reste introuvable.
