BUJUMBURA, 13 mai (Xinhua) -- La situation dans la capitale burundaise, Bujumbura, reste confuse, plus de quatre heures après que l'ancien chef du service de renseignement burundais, le général-major Godefroid Niyombare, eût annoncé le lancement d'un coup d'Etat militaire et le renversement du gouvernement du président Pierre Nkurunziza.
Le général Niyombare a aussi annoncé, sur les ondes de la radio privée RPA, la fermeture des frontières nationales, terrestres comme aériennes.
Par ailleurs, les putschistes n'ont pas encore réussi à prendre le contrôle de la Radio Publique Nationale du Burundi (RTNB), gardée par des militaires fidèles au président Nkurunziza.
A Dar-Es-Salaam, le président tanzanien Jakaya Kikwete a fait savoir que le président burundais, qui doit participer mercredi au sommet extraordinaire de la Communauté est-africaine (EAC) sur la crise politique burundaise, est introuvable et qu'il serait en route pour reganer son pays.
Dans un communiqué lu auparavant à la radio RSF-Bonesha Fm vers 13h30 heure locale, le général Niyombare, se présentant comme le président du "Comité pour le rétablissement de la concorde nationale", a déclaré que le président Pierre Nkurunziza est destitué de ses fonctions à partir de ce mercredi.
"Les forces vives de la nation refusent avec vigueur et ténacité le 3ème mandat du président Nkurunziza, conformément à la Constitution et à l'Accord d'Arusha", a précisé dans le communiqué le général Niyombare.
"Les secrétaires permanents des ministères assurent les affaires des ministères. Il est demandé aux commandants des régions militaires, aux commissaires régionaux et aux gouverneurs de province, de travailler main dans la main pour renforcer la sécurité de toute la population burundaise et de toute personne étrangère, résidant, en visite ou en transit dans le strict respect des droits humains", a-t-il ajouté.
"Au regard de la situation sécuritaire névralgique, il est institué un comité pour le rétablissement de la concorde nationale, temporaire, ayant pour mission d'initier un nouveau processus de gestion du pays des institutions nationales et la reprise du processus électoral, dans un climat apaisé et sain", poursuit le communiqué.
Le général Niyombare a affirmé que le Comité pour le rétablissement de la concorde nationale va à travailler sans délai avec les acteurs politiques, la société civile et les confessions religieuses, pour prendre les mesures de redressement de la vie nationale.
"Le Comité pour le rétablissement de la concorde nationale, demande à la communauté internationale, à l'Union Africaine (UA), à la sous-région, ainsi que les partenaires bilatéraux et multilatéraux, de continuer à soutenir et accompagner le pays, dans les moments particulièrement difficiles", a-t-il plaidé par ailleurs.
L'annonce du coup d'Etat contre le président Nkurunziza a été salué par des manifestants au centre de la ville de Bujumbura, par des cris de joie.
En même temps, la présidence burundaise a publié une déclaration sur son compte Twitter qu'une tentative de coup d'Etat avait été mise à échec.
"La situation est sous contrôle. Il n'y a pas de coup d'Etat au Burundi", indique la déclaration.
Le général Niyombare avait été démis de ses fonctions d'administrateur général du Service National de Renseignements ( SNR) par le président Nkurunziza, le 18 mars dernier, pour s'être opposé au 3ème mandat de ce dernier.
Le général Niyombare appartient à l'ethnie majoritaire hutte comme M. Nkurunziza et est issu des ex-Forces de Défense Nationales (ex-FDD).