Réforme du collège en France : François Hollande appelle au soutien du gouvernement (presse)

Publié le 2015-05-14 à 07:30 | french.xinhuanet.com

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PARIS, 13 mai (Xinhua) -- Le chef de l'Etat français François Hollande a appelé mercredi l'ensemble du gouvernement à soutenir la réforme du collège, lors du Conseil des ministres, comme l'a déclaré à la presse Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement.

"Le président de la République soutient (la réforme) et a demandé à tous les membres du gouvernement (leur) soutien", a indiqué M. Le Foll, cité par la presse française.

Depuis plusieurs semaines, la ministre française de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem est vivement critiquée pour sa réforme du collège, qui doit entrer en vigueur à la rentrée 2016. La réforme prévoit notamment la suppression des classes bilingues et les sections européennes qui contribueraient à creuser les inégalités entre élèves, favorisant un certain élitisme. L'enseignement du latin et du grec, qui existe déjà sous forme d'option au collège, serait diminué d'une heure par niveau.

De nombreux intellectuels français sont opposés à la réduction de l'enseignement du latin et du grec. L'universitaire français Régis Debray a ainsi déclaré que, selon lui, la fin "programmée" du latin et la place faite à l'anglais "reproduirait tous les vices du monde extérieur : le zapping, le surfing, le cocooning, le packaging, le marketing". Marc Fumaroli, professeur au Collège de France, y voit lui "un coup de grâce", a rapporté la chaîne de radio locale, France Info.

Autre mesure prévue, la mise en place d'Enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) articulés autour de huit thématiques, telles que "développement durable", sciences et société ou encore "langues et cultures de l'Antiquité". Ces EPI seront mis en place dès la classe de 5ème et devraient engendrer la création de 4 000 postes.

Pour les syndicats de professeurs, les EPI constituent "une nouvelle manière d'enseigner, plus collaborative, plus interdisciplinaire, davantage tournée vers les projets", a indiqué le quotidien français Le Figaro.

D'après France Info, le Syndicat national des enseignements de second degré (SNES), un des principaux syndicats, a par ailleurs critiqué "l'esprit libéral de cette réforme qui donne plus d'autonomie aux établissements".

En outre, l'une des mesures faisant particulièrement polémique en France est la réforme des programmes et plus particulièrement celui d'histoire. Certains sujets seront "obligatoires" et d'autres "facultatifs". Ainsi, l'istoire de l'Islam sera " obligatoire", comme le judaïsme et le christianisme. En revanche, l'histoire de la religion chrétienne au Moyen-Age sera "facultatif ".

Dans la sphère politique, l'opposition s'est rapidement exprimée contre le projet de réforme et le député UMP Bruno Le Maire a solennellement demandé mardi dernier, à François Hollande, son retrait pur et simple, avec le soutien de 152 parlementaires.

De son côté, le président de l'UMP (bientôt rebaptisé Les Républicains), Nicolas Sarkozy, a estimé lors d'un meeting lundi soir en Seine-Saint-Denis, que l'école de la République était "en danger" et que la réforme "était désastreuse". L'école va devenir "médiocre au lieu d'exigeante", a-t-il déclaré.

Adoptée par le Conseil supérieur de l'Education le 10 avril dernier, la réforme devrait être mise en place comme prévue. Une journée de grève nationale aura lieu le 19 mai prochain à l'appel des principales organisations syndicales françaises.

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