RABAT, 12 mai (Xinhua) -- L'avion de chasse marocain, de type F-16 abattu dimanche dernier dans le ciel du Yémen, par des tirs de défense antiaérienne des rebelles Houthis, n'a toujours pas été retrouvé.
L'avion a été mis à la disposition de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite pour la restauration de la légitimité au Yémen. Cette coalition arabe bombarde depuis le 26 mars les miliciens houthis, alliés à l'Iran et les unités fidèles à l'ex-président yéménite, Ali Abdallah Saleh, dans le but de rétablir au pouvoir le président Abd-Rabbou Mansour Hadi, en exil à Riyad.
Selon un nouveau communiqué du service de presse de l'Inspection Générale des Forces Armées Royales (FAR) du Maroc, "l'authentification du flot d'informations publiées suite à la disparition de cet avion et la confirmation qu'il s'agit du pilote et de l'avion disparus, sont rendues difficiles par le fait que le lieu du crash se trouve en zone ennemie". Ainsi, le Maroc reste sans nouvelles du pilote de l'avion, l'aviateur du second avion qui volait en formation avec le chasseur abattu n'ayant pas pu s'assurer de son sort, pas plus qu' il n'a pu voir si le pilote avait pu s'éjecter ou non.
Toutefois, des images des débris du F-16 sont publiées sur les réseaux sociaux par des rebelles Houthis qui ont revendiqué la destruction de l'appareil. Aussi, la chaîne de télévision Al Massirah, contrôlée par les Houthis, a affirmé lundi que des canons anti-aériens avaient abattu un F-16 dans le secteur de Wadi Nachour, dans la province de Saada (nord-ouest du Yémen), un bastion houthi près de la frontière saoudienne.
"Nous avons maintenant la confirmation que l'appareil est tombé et nous avons pu le localiser", a dit sur la chaîne Al Arabiya le général saoudien Ahmed Asseri, porte-parole de la coalition formée à l'initiative de Riyad. "Nous ignorons le sort du pilote mais nous tenons les miliciens houthis et leurs alliés responsables de sa sécurité", a-t-il ajouté.
La perte de cet appareil marocain et l'intensification des duels à l'arme lourde par-dessus la frontière yéméno-saoudienne risquent de remettre en cause l'entrée en vigueur, prévue mardi soir, d'une trêve humanitaire d'une durée de cinq jours.
Le Maroc avait également exprimé sa totale solidarité avec le royaume d'Arabie saoudite et son appui à la légitimité au Yémen, tout en se tenant aux côtés du royaume d'Arabie saoudite dans ses efforts visant à défendre son territoire et à empêcher toute atteinte de près ou de loin, à la Sainte mosquée ou menace à la sécurité de la région tout entière.
Le Maroc a même pris la décision, en mars dernier, d'apporter toutes les formes d'appui à la coalition pour le soutien de la légitimité au Yémen dans ses dimensions politique, de renseignement, logistique et militaire. Un communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, avait indiqué que la décision marocaine a été prise "en réponse à la demande de Son Excellence M. Abdrabbou Mansour Hadi, président légitime de la République yéménite et partant du soutien à la légitimité au Yémen et de la solidarité avec ses partisans, ainsi que de l'engagement continu quant à la défense de la sécurité du royaume d'Arabie saoudite frère et d'Al Haram Acharif, et celle des autres pays du Conseil de coopération du golfe auquel le royaume du Maroc est lié par un partenariat stratégique multidimensionnel".
Ce soutien, ajoutait le ministère, comprend "la mise des Forces Royales Air stationnées aux Emirats arabes unis frères à la disposition de cette coalition afin de sortir le Yémen de la crise dans laquelle il s'enlise et de la situation sanglante qu'il traverse, et de faire face à toute conspiration étrangère ourdie contre ce pays et contre la sécurité du Golfe et arabe".