BUJUMBURA, 11 mai (Xinhua) -- Le gouvernement belge suspend provisoirement son appui au processus électoral et à la coopération policière avec le Burundi, selon un communiqué de presse remis à la presse lundi par l'ambassade de Belgique au Burundi. Cette décision intervient après que l'Office du Haut Commissariat aux droits de l'homme des Nations Unies eut fait état de 11 manifestants abattus par la police, alors qu'elle n'était pas en situation de légitime défense, indique le communiqué.
"La coopération belge au développement avait prévu un budget de 4 millions d'euros pour soutenir les élections au Burundi. Une première tranche de 2 millions a déjà été versée. Mais, au regard des circonstances actuelles, le versement de la tranche restante de 2 millions d'euros doit être suspendu", a affirmé le vice- premier ministre et ministre belge de la Coopération au Développement, Alexandre de Croo, cité par le communiqué.
Il a par ailleurs déclaré que la coopération de la police de la Belgique et des Pays-Bas avec celle du Burundi doit être suspendue dans les conditions présentes au Burundi.
"Le ministre belge de la Coopération au Développement contactera son homologue néerlandais à ce sujet. Le budget à la coopération policière se chiffre au total à 5 millions d'euros, dont 3 millions d'euro affectés par la Belgique et 2 millions par les Pays-Bas. Un montant de 3 millions est encore en suspens", lit- on dans le communiqué.
Plusieurs personnes ont été tuées au cours de la vague de manifestations qui a éclaté le 26 avril au Burundi, notamment à Bujumbura, au lendemain de l'annonce de la participation du président burundais Pierre Nkurunziza à l'élection présidentielle du 26 juin en tant que candidat du parti au pouvoir, le CNDD-FDD.
Le président Nkurunziza briguerai ainsi un troisième mandat alors que la Constitution stipule que le président de la République est élu pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois.
Le 5 mai, la Cour constitutionnelle a validé la candidature de M. Nkurunziza.