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Burundi: la Cour constitutionnelle valide la candidature du président Nkurunziza pour un 3ème mandat

French.news.cn   2015-05-06 07:58:35      

BUJUMBURA, 5 mai (Xinhua) -- La Cour constitutionnelle du Burundi a rendu mardi à Bujumbura un arrêt validant la candidature de l'actuel chef d'Etat Pierre Nkurunziza pour briguer un 3ème mandat présidentiel.

"Le renouvellement, une seule fois et une dernière fois, de l'actuel mandat présidentiel au suffrage universel direct pour cinq ans, n'est pas contraire à la Constitution de la république du Burundi du 18 mars 2005", selon cet arrêt signé par six juges de la Cour constitutionnelle sur les sept qui forment cette juridiction spéciale burundaise statuant en premier et dernier recours.

Cependant, le vice-président de la Cour, Sylvestre Nimpagariste, aujourd'hui exilé au Rwanda, a déclaré lundi sur les ondes de Radio France Internationale(RFI), qu'en âme et conscience, qu'il avait décidé de ne pas apposer sa signature sur une décision qui est à côté de la loi. "Cette décision, imposée de l'extérieur, n'a rien de juridique", a-t-il martelé.

Le 28 avril dernier, 14 sénateurs issus du Conseil National pour la Défense de la Démocratie-Forces pour la Défense de la Démocratie (CNDD-FDD; parti au pouvoir), avaient saisi la Cour constitutionnelle pour que celle-ci se prononce sur la constitutionnalité de la candidature du président Nkurunziza pour un nouveau mandat présidentiel.

Le premier vice-président de la république du Burundi, Prosper Bazombanza, a indiqué en réaction à cette décision, que le gouvernement burundais s'en remet au verdict de cette Cour et demande aux leaders de l'opposition et de la société civile, d'en faire autant.

"Le gouvernement du Burundi tend la main aux leaders politiques et de la société civile, qui ont appelé aux manifestations, lesquelles ont vite dégénéré en mouvement insurrectionnel. Le gouvernement est disposé à relâcher les jeunes gens qui ont été arrêtés au cours des violences enregistrées dans les différents quartiers de la capitale, à condition qu'ils renoncent explicitement à la récidive", a proposé le premier vice- président Bazombanza.

Bien plus, a-t-il fait savoir, le dialogue avec les médias a déjà commencé et va se poursuivre afin de parvenir à une entente sur les modalités de diffusion des nouvelles et des émissions sans porter atteinte à la sécurité nationale.

Le député Jean Minani, président du Front pour la Démocratie au Burundi-Nyakuri (FRODEBU-Nyakuri) et un des leaders des partis d'opposition ayant appelé à manifester contre le 3ème mandat du président Nkurunziza, a indiqué que la décision de la cour constitutionnelle ne fera pas arrêter le mouvement protestataire déclenché le 26 avril dernier dans la Mairie de Bujumbura.

De son côté, Chauvineau Mugwengezo, président d'honneur de l'Union pour la Paix et le Développement (UPD; parti d'opposition), la bénédiction de la candidature du président Nkurunziza par la cour constitutionnelle, est un recul au niveau du processus démocratique au Burundi. Certes, a-t-il fait remarquer, la Cour constitutionnelle vient de se prononcer sur la candidature du président Nkurunziza pour un nouveau mandat, " mais, ça ne donnera rien pour l'apaisement du processus électoral".

Selon l'Accord d'Arusha, signé en 2000 et qui a mis fin à la guerre civile burundaise, le président de la République est élu pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois et nul ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels. Mais les supporteurs de M. Nkurunziza soutiennent que ce dernier avait été élu au suffrage universel direct seulement une fois, soit lors de l'élection présidentielle de 2010.

Selon le calendrier électoral, la clôture de dépôt des candidatures pour la présidentielle du 26 juin prochain, interviendra vendredi prochain alors que l'ouverture de campagne électorale pour les législatives et les communales du 26 mai 2015, est prévue dimanche prochain.

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