BUJUMBURA, 4 mai (Xinhua) -- Au Burundi, les manifestations contre le 3ème mandat du président Pierre Nkurunziza, qui ont repris lundi à Bujumbura après une pause de deux jours, ont fait trois morts et 45 blessés, dont 30 manifestants et 15 policiers, selon la Croix-Rouge du Burundi.
"Deux manifestants sont morts sur place et un autre est décédé à l'hôpital suite à des affrontements dans les quartiers de Musaga et Nyakabiga. 45 autres manifestants ont été blessés, plusieurs d'entre eux sont dans un état grave", a déclaré à Xinhua le porte- parole de la Croix-Rouge du Burundi, Alexis Manirakiza.
Liboire Bakundukize, porte-parole de la police nationale, a indiqué pour sa part que les policiers avaient été blessés par une grenade lancée par les manifestants dans la commune de Musaga, dans le sud de la capitale.
Des pneus ont été brûlés et barricades érigées au niveau de la jonction des axes routiers.
Le mouvement de protestation, qui se déroulait auparavant dans cinq communes urbaines (Cibitoke, Ngagara, Nyakabiga, Musaga et Kanyosha) dans la Mairie de Bujumbura, s'est étendu lundi dans trois autres communes, à savoir Buterere, Kinama et Kinindo, dans la périphérie nord de la capitale, a constaté un correspondant de Xinhua.
Le décor de Bujumbura avait l'allure d'une ville morte. Les magasins, les banques, les pharmacies et les restaurants n'ont pas ouvert leurs portes.
Selon la Radio RSF-Bonesha FM, le mouvement de protestation s'est étendu dans trois provinces de l'Intérieur, à savoir Mwaro, Bujumbura-rural et Bururi.
Le 26 avril, le lendemain de la désignation du président Nkurunziza par son parti, le CNDD-FDD, comme candidat à l'élection présidentielle du 26 juin, une vague de manifestation a éclaté à Bujumbura et dans d'autres villes du pays.
Selon Pierre-Claver Mbonimpa, président de l'Association burundaise pour la protection des droits Humains et des détenus ( APRODH), on comptabilise jusqu'à présent 12 morts (11 manifestants et 1 militaire), 105 blessés (52 manifestants et 53 policiers) et 600 manifestants arrêtés.
Le délégué général du Forum pour le Renforcement de la Société Civile (FORSC, initiateur des manifestations), Me Vital Nshimirimana, a déclaré que "tant que le président Nkurunziza n'aura pas renoncé au 3ème mandat, les manifestations vont continuer".
Pour le FORSC, consituté de 143 organisations de la société civile, le président Nkurunziza viole la Constitution et de l'Accord d'Arusha pour la Paix et la Réconciliation au Burundi ( AAPRB), signé en 2000, s'il brigue un 3ème mandat.
