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Tchad : les écoles et les universités de N'Djamena toujours sous tension (PAPIER GENERAL)

French.news.cn   2015-03-15 07:36:03      

N'DJAMENA, 14 mars (Xinhua) -- Quatre jours après la fermeture des écoles et des universités de N'Djamena par le gouvernement à la suite des violences contre le port obligatoire du casque pour les deux roues, la tension entre les élèves, les étudiants et les enseignants d'un côté et les autorités nationales de l'autre, reste vive.

Le 9 mars, le gouvernement tchadien a annoncé la fermeture des établissements scolaires et universitaires de N'Djaména pour une durée indéterminée à compter du 10 mars.

Le ministre tchadien de l'Administration du territoire et de la Sécurité publique, Abdérahim Birémé Hamid, justifiait cette décision par les perturbations qui ont mis pendant toute une semaine les élèves et les étudiants de la capitale "en danger permanent".

La veille, des manifestations de lycéens avaient tourné au drame avec un étudiant tué dans la confusion à la Faculté de Droit de l'Université de N'Djaména, et l'arrestation de 200 personnes.

Mais la fermeture des établissements scolaires, du primaire au supérieur n'a pas fait retomber le climat électrique qui règne dans les milieux des enseignants et des étudiants.

Le Syndicat des enseignants et chercheurs du supérieur (SYNECS), très remonté contre la violation des enceintes de l'Université et la molestation de plusieurs enseignants-chercheurs dans leurs bureaux par les forces de l'ordre, a décidé d'observer une grève illimitée à compter de la date de la fermeture des établissements.

Le Syndicat des enseignants du Tchad (SET, dans le secteur de l' éducation primaire et secondaire), menace de son côté d'aller en grève si le gouvernement ne donne pas suite à un certain nombre de revendications: la libération des élèves et étudiants incarcérés, la suspension momentanée de l'arrêté exigeant le port des casques,le retrait des forces de l'ordre des locaux et proximité des établissements scolaires et le départ du ministre de l' Administration du territoire et de la Sécurité publique.

Depuis plusieurs jours, les élèves exigent, à travers des SMS et sur les réseaux sociaux, que "des têtes tombent". Parmi leurs cibles, il y a également le directeur général de la Police nationale, Erda Tahir.

Ce dernier, général de division, a été élevé au rang et appellation de "général de corps d'armée", selon un décret présidentiel publié vendredi.

Cette promotion de l'ancien chef de la garde présidentielle irrite davantage l'opinion nationale, déjà choquée par les propos du ministre de l'Administration du terride la Sécurité publique qui, sur les antennes de la radio publique, avait salué les forces de sécurité comme "des agents biens formés et dévoués dans leur service".

Selon M. Birémé Hamid, c'est grâce à ce dévouement qu'il y a eu "seulement un mort" dans les violences contre le port obligatoire du casque.

Au cours d'une réunion, tenue vendredi dans ses bureaux, le Premier ministre tchadien Kalzeubé Payimi Deubet est resté intransigeant. Aux membres de son gouvernement, les représentants des syndicats, des commerçants, des élèves et les maires des communes, il a réaffirmé que le port du casque est obligatoire et les dérapages seront sanctionnés conformément à la loi.

"Nous allons, s'il le faut, redéployer la police militaire pour que la mesure soit appliquée", a promis le chef du gouvernement, qui a ajouté que l'école n'est pas un lieu de propagande politique et les personnes mal intentionnées doivent cesser de manipuler les jeunes.

"Il y a lieu de constater que le gouvernement a pris l' initiative de la rupture dans les domaines politique et social, par le passage en force et une excessive brutalité qui sont ses marques connues", a répliqué vendredi le chef de file de l' opposition, Saleh Kebzabo, face aux médias.

Selon M. Kebzabo, à chaque fois que le gouvernement éprouve des difficultés, il trouve un bouc émissaire tout indiqué qui est l' opposition. "Il doit aller au-delà du port des casques par les motocyclistes et revoir sa manière de gouverner. Le problème du Tchad est la mauvaise gouvernance", a affirmé le chef de l' opposition le leader de l'opposition.

M. Kebzabo a exhorté le gouvernement à engager un dialogue avec les manifestants pacifiques, "au lieu d'opter pour la fermeté et la brutalité disproportionnée".

Le parquet d'instance de N'Djaména a annoncé vendredi l' ouverture d'une information judiciaire sur les violences du 9 mars.

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