TOULOUSE, 18 février (Xinhua) -- Arrivant de Strasbourg tard le soir, deux passagers ont découvert au début de la semaine que le service de taxi à Toulouse souffre d'un manque de professionnalisme.

Lorsqu'ils ont prit un taxi le lundi 16 devant l'aéroport de Toulouse, leur premier trajet n'a pas duré plus longtemps que 30 secondes. Le chauffeur, après une vulgaire dispute avec un autre taxi dans la queue, a sorti les passagers de la voiture sans explication, pour les mettre à la charge de l'autre chauffeur.

Celui-ci a conduit une voiture sale, baignée d'odeurs corporelles, et a informé ses passagers qu'il ne prenait que des espèces, mais seulement après avoir commencé à conduire.

Ensuite, il a donné l'impression d'avoir une mauvaise connaissance de Toulouse, insistant pour que les passagers lui donnent l'adresse exacte de leur destination, même si ces derniers avaient nommé un hôtel connu, à côté de la gare centrale. Malgré tout, il était apparemment un chauffeur professionnel.

"Alors, vous arrivez d'où ?", a-t-il demandé sans enthousiasme.

Certains chauffeurs attribuent ce problème à la concurrence grandissante, maintenant que les chauffeurs de taxis professionnels doivent à la fois lutter contre les VTC (véhicule de tourisme avec chauffeur) et les non-professionnels qui utilisent l'application Uber.

"Les VTC ont une clientèle différente de la nôtre, souvent plus aisée", a dit mercredi un chauffeur de taxi à Xinhua. "Mais il n'y a pas assez de demandes de ce type à Toulouse pour pouvoir en vivre, alors ils commencent à tricher et nous piquer nos clients."

Il a tout de même rappelé que les VTC étaient assurés et légaux, contrairement aux chauffeurs particuliers d'Uber, une application pour les Smartphones qui donne accès à des chauffeurs potentiels pour les particuliers.

"Avec Uber, ils n'ont pas d'assurance pour pouvoir transporter des passagers, ils ne paient pas pour les licenses et l'immatriculation, et ils ne paient leurs impôts sur rien : ce n'est que cash dans la poche ", a-t-il dit.

Le ministère français de l'Intérieur a interdit le service low-cost d'Uber, UberPOP, à compter du 1er janvier 2015. Par contre, pour que l'interdiction puisse prendre effet, des actions légales seront nécessaires à l'échelle locale.

"Jusqu'à ce que la préfecture locale fasse une injonction contre Uber, les gens vont continuer de l'utiliser", a dit une chauffeuse de taxi.

Les chauffeurs professionnels font aussi de longues heures de travail supplémentaires afin de combler ce qu'ils perdent à cause de la concurrence. La chauffeuse de taxi a expliqué qu'elle commence normalement son travail vers 4h30 du matin, et qu'elle termine vers 18h00, sans aucune vraie pause. D'où peut-être les mauvaises expériences parfois vécues par les passagers.

La quatrième plus grande métropole de France, Toulouse, est une importante destination touristique ainsi qu'un centre aéronautique majeur, qui abrite le siège d'Airbus et des milliers de fournisseurs dans la région.