
ATHENES, 26 janvier (Xinhua) -- Le parti grec Syriza de gauche a célébré une "victoire historique" alors que les résultats partiels de l'élection législative de dimanche ont démontré que le parti détient une avance confortable.
Après le dépouillement de 80% des votes, la Syriza, parti anti-austérité, a remporté environ 36% des votes contre 28% pour son rival principal, le parti conservateur Nouvelle démocratie (ND) du Premier ministre sortant Antonis Samaras, selon les résultats officiels publiés par le ministère de l'Intérieur.
Un tel écart signifie qu'il est pratiquement certain que la Syriza dirigera le prochain gouvernement, une première en Grèce pour un parti de gauche depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale.
Tôt lundi, il restait seulement à savoir si Syriza obtiendra la majorité absolue au prochain parlement pour gouverner seul, ou si le parti sera contraint de former une coalition avec d'autres partis.
Selon des sondages, Syriza pourrait remporter 149-151 sièges de l'assemblée composée de 300 membres, incluant le bonus de 50 sièges attribués au meneur en vertu de la Constitution grecque.
Les résultats officiels définitifs sont attendus lundi avant midi et le leader de la Syriza Alexis Tsipras recevra un mandat exploratoire de trois jours du président de la République hellénique Karolos Papoulias pour former un gouvernement.
S'il ne réussit pas à former un gouvernement, le mandat sera transféré au parti ayant terminé deuxième, puis au troisième en cas d'échec.
M. Tsipras semblait confiant que la Syriza réussirait une telle tâche. Prononçant un discours tard dimanche lors d'un rassemblement de partisans dans une place du centre-ville d'Athènes, il a promis avant tout de "rendre sa dignité à la Grèce".
"Aujourd'hui le peuple grec a écrit une page d'histoire. Il a parlé et nous a donné un mandat fort et incontestable ... La Grèce abandonnera les mesures d'austérité, la peur, et cinq ans d'humiliation et de douleur. Nous irons de l'avant avec optimisme et espoir", a-t-il affirmé.
Le leader de la Syriza a mentionné qu'il réduirait les conditions austères des plans de sauvetage négociés avec les prêteurs internationaux et renégocierait avec eux en vue d'une "résolution juste, viable et mutuellement bénéfique" du problème de la dette souveraine grecque.
M. Tsipras a également écarté la possibilité d'un affrontement avec les prêteurs de l'Union européenne et du Fonds monétaire international, un défaut de paiement grec ou une sortie de la zone euro.
"Il n'y aura ni conflit, ni soumission", a-t-il assuré, rejetant l'idée que la position de son parti mettra en péril le futur économique de la Grèce et son statut dans la zone euro, tel que l'ont prédit les conservateurs, les marchés et certains analystes.
Tout en concédant la victoire à l'élection de dimanche, le Premier ministre Samaras a affirmé que le peuple grec "a parlé et nous respectons tous sa décision".
Le leader sortant a mentionné que son gouvernement a sorti le pays de la récession et a jeté les bases pour le retour à la croissance, ainsi que pour un consensus entre partis en Grèce.
Il a dit espérer que le prochain gouvernement poursuivra les réformes "nécessaires" et chérira ce que la Grèce a accompli à travers les années.
Le dirigeant conservateur est entré au pouvoir en arrachant la victoire à la Syriza en 2012. Son mandat devait expirer à la mi-2016, mais il a été forcé de convoquer des élections anticipées lorsque les partis de l'opposition ont refusé de soutenir son candidat à la présidence.
Le taux d'appui envers le parti de M. Samaras est en déclin continu depuis quelques années suite à la série de mesures d'austérité imposées. Déçus par le taux de chômage et de pauvreté croissants, plusieurs citoyens se sont tournés vers la Syriza, qui accusait les mesures d'austérité d'avoir créé toutes les difficultés économiques des Grecs ordinaires.