ALGER, 16 janvier (XINHUA) -- Des milliers de personnes sont descendues dans les rues d'Alger après la grande prière du vendredi pour manifester contre les caricatures sur le prophète de l'islam Mahomet, publiées dans l'hebdomadaire français Charlie Hebdo, a-t-on constaté sur place.
Les manifestants qui ont dû faire face aux brigades anti-émeutes ont toutefois réussi à sillonner les principales artères de la capitale en scandant des slogans glorifiant les territoires éliminés la semaine dernière à Paris "Kouachi chouhada (les frères Kouachi sont des martyrs)", "Je suis Mohamed (en réplique à "Je suis Charlie")", ou encore "Alayha nahya, wa alayha namout (Je vis et je mourrai pour un État islamique, un slogan phare des islamistes algériens dans les années 90)".
Cette manifestation intervient en réponse à un appel lancé par des partis et organisations islamiques.
Côté officiel, l'Algérie a pris part à la marche qui a eu lieu dimanche dernier à Paris contre l'attaque perpétrée contre le journal français Charlie Hebdo, tout en appelant à "ne pas verser dans la provocation au nom de la liberté d'expression".
Car si le fait de dessiner ou de représenter le prophète de l'Islam s'inscrit en Occident dans le registre de la liberté d'expression, il est vécu comme étant une offense et un acte de blasphème dans le monde musulman.
Outre l'Algérie, des manifestations ont été organisées dans plusieurs villes arabes et musulmanes.
Le 7 janvier dernier, des hommes armés ont fait irruption dans les locaux du journal français et tiré sur ses occupants avant de prendre la fuite. Deux jours plus tard, deux prises d'otages simultanées ont eu lieu à Paris et dans la banlieue. Le bilan final s'est élevé à 20 morts, dont les trois terroristes et une dizaine de blessés.